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Chroniques 21

Chroniques en vrac surtout sur tout ... enfin, presque.

 

Le mot du jour est ... vert/verre/ver ...

Le verre vert

Du temps où j’habitais à Verdun, à moins que ce ne fut à Versailles, ou bien Vancouver – j’ai beaucoup voyagé -, il m’est arrivé une aventure pas piquée des vers. Un vrai fait divers que je vais m’évertuer à vous rapporter sans verbiage.

J’étais allé dans mon verger ramasser quelques vers pour aller à la pêche à la vermée. C’était vers la fin de l’hiver. Je les avais mis dans un verre vert en verre véritable … de Nevers. J’étais vernis, j’en avais trouvé plein. Presque un seau. Normal, je ne suis pas sot mais plutôt Verseau.

Toutefois, une fois rentré, vous savez comment c’est : en hiver nous chauffons nos maisons, et du coup mes vers allaient sécher car mon verre était certes vert, mais … ouvert. J’ai donc posé le verre sur la table basse en verre dans la verrière de ma véranda, et je suis sorti chercher un verre d’eau pour leur verser dessus – sans être satanique ! Je ne suis pas pervers à ce point.

Là, premier revers : mon autre verre était en plastique, voire en verranne. Dans ces conditions peut-on encore parler de « verre » d’eau. Bon, admettons qu’il était quand même verre d’eau, mais néanmoins il n’était pas du tout vert d’eau. Car une fois rempli d’eau j’ai découvert qu’il était plutôt verdâtre, voire vert de gris.

Mais bon, on ne va pas chipoter sur un si petit détail. Je suis certes versatile, mais pas sévère du tout.

Non, là où les choses ont commencé à aller de travers, c’est quand en revenant dans la véranda, il s’est avéré que mon premier verre, celui qui était en verre vert véritable rempli de vers, et bien il était à l’envers. J’en eu une sorte de vertige.

J’étais seul, donc forcément ce ne pouvait être que les seuls vers qui de toute évidence arrivèrent à le renverser !

Une bonne partie d’entre eux étaient d’ailleurs en train de tenter de s’échapper vers le bord. Une vermine à la queue-leu-leu, tel un verboquet, rampant à découvert sur la table en verre, humidifiant leur route d’une coulée salivaire. Quant à ceux qui étaient restés verrouillés dans le verre vert en verre à l’envers, à mon arrivée, ils se levèrent et raides dans le verre, vert de peur, ils ressemblèrent à des haricots verts. Inutilisables pour la pêche. Allez donc attraper des poissons avec des légumes verts ! Il n’y a que dans le métavers que ça marche.

Pour compliquer le tout, mon attention fut attirée par un tac-tac-tac régulier : j’ai découvert qu’une sorte de verdier, ou plutôt un pivert, était en train de s’attaquer au verre de ma fenêtre vermoulue, probablement attiré par mes vers.

Tout allait de travers, et j’étais vert de rage.

Tout remettre en état fut un vrai calvaire. Obligé de vérifier partout qu’aucun vers ne restait sur le carreau, risquant de me filer une verminose. Véritablement la tête à l’envers, je renonçais à aller à la pêche. Cette aventure ne me donnant pas envie de me mettre au vert.

Du coup, pour me remettre de mes émotions, j’ai lu du Verlaine et je me suis fait une boisson verdelette. Oh pas une simple verveine, mais plutôt un thé vert … à la pêche, bien évidemment ! … avec un doigt de Vermouth. Le tout dans une tasse décorée avec des primevères. Vous pouvez vérifier !.